Message d’Ulphéniel (suite et fin)
Nous continuons notre visite. Nous approchons de la baie vitrée et contemplons loin devant, la proue du vaste croiseur. Des petites lumières sont visibles à différents niveaux, il reprend vie, peu à peu.
Les ouvriers rejoignent une salle brillamment illuminée et s’attablent. Ils nous font bon accueil. Nous pouvons prendre place à leurs côtés. Des êtres de lumière s’approchent, faisant apparaître des mets excellents. Certains jouent d’une musique des plus allègres.
A une autre table, des ingénieurs discutent d’un air surexcité, ils ne font l’objet d’aucun traitement de faveur. Ils compilent de nombreux plans sur des écrans. Certains ouvriers prennent place à leurs côtés et un échange plaisant s’instaure. Il existe des humanoïdes, des aliens, des lézards et des êtres énergétiques.
Arrive le silence, une projection débute, et la salle plonge dans l’obscurité. On aperçoit un compte rendu détaillé des différents travaux de soutènement du vaste navire. Un schéma montre que les experts ont réussi à rénover environ 30% de l’intérieur du bâtiment. J’apprends qu’ensuite, cela est de plus en plus rapide. Une fois tous les couloirs repressurisés, la réfection de la salle des machines, puis des réacteurs peut commencer. De nouveaux réacteurs à fusion lente sont prévus pour équiper ce navire. Il s’agit d’une technologie non polluante, laissant échapper des champs de photons.
Les images se succèdent, et une voix télépathique permet d’en appréhender le contenu. On aperçoit, loin dans l’espace des sortes de plate formes flottantes, entourées d’au moins une trentaine de barrières lumineuses. Je n’en ai jamais vu autant.
Il s’y trouve de vastes bacs, les uns au dessous des autres. De la pâte thermale radioactive y est amenée des quatre coins de l’espace. Un liquide clair, comme du lait, et une poudre neigeuse luminescente y est déversée. On aperçoit des formes de vie lumineuses, d’une taille assez considérable. Elles grignotent les débris radioactifs en émettant une sorte de champ électrique qui les désintègre. Il s’agit de formes de vie très pures, qui ont été amenées là pour dissoudre ces composés. Elles sont relativement rares, et ce site leur permet de se multiplier assez rapidement. J’apprends avec stupeur que d’ordinaire, cette vie lumineuse est bien plus petite. C’est l’extrême radioactivité des composés qui lui permet d’atteindre une taille aussi grande. Une fois tout le corium grignoté de la sorte, elle retrouve sa taille ordinaire. Les experts murmurent entre eux d’un air admiratif.
Les composés d’uranium résiduels, après « transformation » par les êtres énergétiques, retrouvent l’allure de pierres ordinaires avec une radioactivité naturelle basse. Ils sont injectés en faibles quantités dans de jeunes astéroïdes en cours de constitution.
Le film se poursuit, montrant la réfection d’un vaste croiseur de lumière achevée, dans un système stellaire voisin. Tous les experts sont invités à embarquer avec leurs proches pour l’inauguration. Il s’agit là d’un véritable chef d’œuvre. Le cuivre amélioré le plus brillant a servi pour rénover la coque. Des plaques de titanium ultra ont été posées sur la proue. Les flancs du vaste géant brillent de reflets magnifiques. Il commence par démarrer ses réacteurs, qui virent au blanc pur, puis, un champ irisé l’entoure peu à peu. L’immense navire est salué par des milliers de spectateurs, qui l’acclament depuis une petite base, au large d’un astéroïde. Il accomplit plusieurs tours pour régler en finesse le phasage des réacteurs.
Ensuite, il accélère en vitesse de pointe, traçant un long sillon jaune d’or dans l’espace. En quelques secondes, il disparaît.
Chacun applaudit et se congratule. Tout le monde étreint son voisin, très ému de pareille réussite. Nous retournons sur le pont principal, tous les experts se remettant à leur tâche avec une grande joie au cœur.
Ici point de hâte, il importe de donner le meilleur de soi-même pour un résultat des plus parfaits, expose Ulphéniel. Les experts travaillent pour leur plaisir, à ce qu’ils aiment le plus.
Nous entrons au cœur du vaste bâtiment. La salle des instruments vient d’être achevée voici quelques semaines. Tous les senseurs du navire ont été remis en route avec plus ou moins d’efficacité. On y aperçoit une quarantaine d’écrans, avec des experts, humains et aliens qui discutent devant des consoles.
Plusieurs écrans représentent les différents systèmes vitaux du navire. Il existe des points réguliers, reliés par des circuits plus ou moins importants.
Il existe ici beaucoup de senseurs, explique Ulphéniel. La plupart sont employés pour surveiller l’arrivée de l’énergie dans les relais servant au chauffage, aux circuits d’air et d’eau, à l’irrigation des cultures, aux bains, et à l’éclairage. Il existe également des senseurs environnementaux, pour surveiller la qualité de l’air, la température, la pression, et les méthaneries. Celles-ci sont essentielles, les méthaneries servent à la propulsion du navire. Le méthane est adjoint en très petites quantités, pour maintenir une réaction optimale. Il sert à alimenter également les fours.
C’était une bonne, une merveilleuse chose. Avec son immense bonté, Ulphéniel me mena au niveau des fours. Cette fois, il débordait d’une intense activité.
Une centaine d’experts surveillait des files d’androïdes, en train d’approcher avec prudence de circuits automatisés. Ils déversaient le contenu de petites plates formes, avec des riblons, des câbles usagés dénudés, des plaques de métal tordues inutilisables. Les fours les plus utilisés étaient les fours ultra. Des êtres de lumière se chargeaient de plier par l’esprit de vastes plaques de blindage, les faisant entrer sur des circuits à répulsion magnétique.
Au bout de cette chaîne, des experts humains et aliens apprêtaient des moules, coulant le métal fondu pour en faire de nouveaux blindages, des treillis en cuivre et des tuyaux brillants. Ces moules étaient absolument parfaits, même pour les pièces les plus grandes. Des experts en usinage du métal effectuaient d’infimes retouches sur les pièces finales, se contentant de les polir.
Les files d’experts repartaient avec de nouvelles pièces de métal pour mener les réparations. Tout semblait simple, amusant, léger. Il en était de même pour les autres débris extraits du vaisseau. La poussière, le bois, la résine, le plâtre ou la pierre. Ils passaient dans un convertisseur delta, puis servaient à élaborer de nouveaux objets, des enduits, des textiles, des vases ou des statues.
Le convertisseur est situé non loin d’ici, exposa Ulphéniel. Il ne peut être implanté trop près pour des raisons de sécurité. Lorsqu’un vaisseau est en cours de réfection, au début, les fours tournent à plein régime. C’est très long d’extraire les zones endommagées, puis de les fondre ou les concasser, pour les retransformer en matériaux neufs. Je dirai que c’est l’étape la plus longue.
C’était la vérité, sur notre monde, il était bien plus long de rénover une locomotive ou une voiture abîmée, que d’en fabriquer une neuve, et Ulphéniel le savait bien.
Il existe tant d’amour, tant de perfection également chez les vôtres. Vous déployez là le meilleur de vous-mêmes, ajouta-t-il. Nos deux mondes sont liés. Par ce message, je souhaite féliciter tous ceux qui œuvrent de la sorte avec leurs mains, qu’ils soient d’ici, ou de chez vous. Nous vous encourageons et nous vous aimons. Il continuera d’y avoir une assistance, apportée à chaque instant.
Nous surveillons et dépolluons tous les radiers redoutables.
Des experts nombreux s’approchent et font de grands signes de la main. En croisant leurs regards brillants si émus, je ressens une intense joie au cœur. Devant l’ardeur et le nombre des participants, nul doute que ce navire redeviendra à son tour un joyau.
La scène s’éloigne lentement, de même que le long courrier en rénovation éclairé de nombreuses petites lueurs dorées. Il reste ce sentiment de merveilleux.
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Texte partagé par Les Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre