Message du Professeur Zolmirel (suite )

Le matin venu, nous nous sommes éveillés, très joyeux en songeant aux progrès accomplis la veille.

Erazel nous expliqua en riant que les prêtres malades avaient été accueillis par un centre de soins. Toutes les bestioles qu’ils abritaient encore avaient pu être retirées de leur organisme et ils avaient été envoyés en un centre de soins psychiques pour « bougonnerie sévère ».

  • Je n’aurais jamais songé qu’un prêtre si austère puisse accueillir un tel élevage de vermisseaux, soupira Amoni en riant. Ils ont été exposés à de nombreuses sources de contamination. L’état des demeures doit être sérieusement amélioré.
  • Les désavouer en public était-il la seule fin possible ? demanda Zilmis.
  • Oui, mon enfant, reprit Erazel. Les prêtres avaient toute une milice à leurs ordres là haut sur la falaise. Ils ont bien essayé de nous envoyer des pierres, mais cela n’a pas fonctionné. Il est temps aussi que les habitants voient à qui ils ont affaire : des êtres avides de pouvoir qui les privent de tout lien avec le monde extérieur pour mieux les exploiter et accaparer leurs ressources. Les habitants sont furieux, ils ont trouvé une énorme réserve de grain dans leurs demeures. Les prêtres les ont laissés avoir faim, tandis qu’ils gardaient tout cela rien que pour eux !

Chacun de nous considéra tout cela avec stupeur. En notre province, le partage des ressources était systématique, mais la contrée des montagnes fonctionnait différemment.

Nous nous sommes préparés, puis avons rejoint le village. Nous avons été frappés par le changement. Les ruelles étaient toutes propres, les fissures avaient été réparées sur les murets, les façades des maisons. Les jardins encore en broussaille avaient cependant été débarrassés de leurs piles de détritus. Des Galmols des montagnes joyeux plantaient de nouvelles cultures, cimentaient les façades, ou jouaient de la musique.

Chacun avait dans le regard une lueur nouvelle qui ne s’y trouvait pas la veille.

Face à ce spectacle, Zilmis réprima un sanglot. Chacun de nous le réconforta.

  • Il min intak ziu. Nous toujours là à vos côtés, fit Minel.

Amoni et Minel étaient restés avec l’enfant blessé la veille. Aussi, ils n’avaient pas encore vu les parents de Zilmis.

Nous nous sommes dirigés vers la petite grotte, avisant une silhouette inflexible à l’entrée.

Le père de Zilmis, un Galmol au visage dur et aux yeux perçants ruminait devant l’entrée, assis sur un tabouret, tel un cerbère hargneux.

Lorsqu’il avisa notre groupe, il se précipita vers Zilmis.

  • Toi, toi ici ! Tu reviens comme cela ! ? vociféra-t-il.

Il s’approcha de son fils avec l’intention de le saisir. Il ne le put jamais. Minel, Amoni et moi-même avons agi ensemble. Il heurta une muraille invisible, retombant dans l’herbe.

Des cris s’élevèrent, et les oncles de Zilmis se précipitèrent vers nous. Minel étendit la main, les repoussant en un geste implacable. Ils tombèrent les uns sur les autres en piaillant de fureur.

  • Arshhk ! siffla-t-elle.
  • Que fait donc cette femelle ici ?!! s’emporta le père de Zilmis. Les Denakhs ne sont pas les bienvenus sur nos terres !
  • Nous ne sommes pas vos ennemis, fit Amoni, toujours diplomate. Seulement, il ne sera fait nul mal à Zilmis. Et si nous conversions ?
  • Vous espérez m’amadouer en restaurant ma demeure et mon jardin derrière mon dos ? ! se hérissa le père de Zilmis.
  • Nous n’espérons rien de cela ! répliqua Zilmis en se dressant de toute sa hauteur. Seulement, toi, tu ne vois rien ! Tu ne vois pas que les habitants souffrent, les enfants sont malades et les épouses lasses de cette vie de servitude ! Ils en ont plus qu’assez de cette vie rude si misérable !
  • Je vois ! riposta son père. Je me lève tous les matins fort tôt pour amender un sol ingrat et tenter d’y faire croître un peu de vie ! Nous avons à peine de quoi manger !
  • En ce cas, pourquoi ne pas accepter l’aide des sages anciens et vous réjouir tous de ce qu’ils ont à vous offrir ? demanda Zilmis d’un œil surpris face à ses oncles.
  • Parce que nous n’avons pas été consultés au préalable ! se fâcha le père de Zilmis.
  • J’en conviens, répondit Erazel. Cela était pour vous faire une heureuse surprise, afin de vous offrir un aperçu de ce que nous pouvons vous apporter. Et aussi, en raison de l’urgence de la situation. Votre montagne était très fragile. Une réunion va avoir lieu bientôt avec le chef du village et les anciens. Vous y êtes invités.

Je vis que les oncles de Zilmis étaient plutôt nerveux et gênés à présent. Certains posèrent leurs pioches, fixant le père de Zilmis d’un œil embarrassé. D’autres observèrent Minel avec un respect mêlé de crainte.

La grande alien posa une main protectrice sur l’épaule de Zilmis. Il n’avait jamais si bien été protégé !

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Texte partagé par Les Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre