Les physiciens du CERN ont réussi à transformer du plomb en or pendant une fraction de seconde grâce à des collisions de noyaux de plomb à très haute vitesse, réalisant ainsi un ancien rêve d’alchimiste
L’essentiel
- Le CERN a réussi à transformer du plomb en or pendant une fraction de seconde grâce à des collisions de noyaux de plomb à très haute vitesse, réalisant ainsi un ancien rêve d’alchimiste.
- Le processus implique l’éjection de neutrons et de protons du noyau de plomb suite à des oscillations provoquées par l’émission de photons lors des collisions.
- Mais, bien que techniquement réalisable, cette transmutation ne produit que des quantités infimes d’or pendant un temps très court, rendant impossible toute exploitation commerciale.
Transformer le plomb en or. Nombreux sont ceux qui, enfants (essentiellement) se sont imaginés en alchimistes, nourris aux récits de Nicolas Flamel. Ce rêve est devenu réalité grâce aux physiciens du CERN. Enfin… le temps d’une fraction de seconde.
« Avec l’avènement de la physique nucléaire au XXe siècle, il est apparu que des éléments lourds pouvaient se transformer en d’autres, soit naturellement, par désintégration radioactive, soit en laboratoire, sous un bombardement de neutrons ou de protons, évoque l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire. Bien que de l’or ait déjà été produit artificiellement de cette manière, la collaboration ALICE [un détecteur spécialisé dans la physique des ions lourds] a maintenant mesuré la transmutation de plomb en or par un nouveau procédé basé sur des quasi-collisions de noyaux de plomb. »
L’explication est un peu technique, mais, pour faire simple, un noyau de plomb contient 92 protons. Un noyau d’or 89. Du fait de la très grande vitesse à laquelle les noyaux de plomb circulent dans le LHC, le plus puissant accélérateur de particules jamais construit (99,999993 % de la vitesse de la lumière), les lignes du champ électromagnétique sont aplaties comme une crêpe et produisent une émission de photons de courte durée. Interagissant avec un noyau, cela peut provoquer des oscillations de la structure interne de celui-ci, ce qui aboutit à l’éjection d’un petit nombre de neutrons et de protons.
« L’or n’existe qu’une infime fraction de seconde », précise le CERN. Le total reste cependant des milliers de milliards de fois inférieur à la quantité qu’il faudrait pour fabriquer un bijou. « Bien que le rêve des alchimistes du Moyen-Âge soit techniquement devenu une réalité, leur espoir de faire fortune s’évanouit une fois de plus », sourient les scientifiques. Sans compter que l’or n’a de la valeur que parce qu’il est rare. S’il devenait possible d’en produire en quantité illimitée, il perdrait du même coup son intérêt !
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Texte partagé par Les Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre
