Message du professeur Zolmirel
La pensée malicieuse du sage Zolmirel se manifeste, une fois de plus, et sa silhouette se précise lentement. Comme toujours, il est plein d’allégresse, heureux de décrire la vie qui se déroule sur son monde.
Me revoici de nouveau, très heureux de vous retrouver.
Notre séjour chez les parents d’Amoni avait pris fin. Nous étions de retour chez nous. L’union de mon si sage ami avec Minel, sa bien aimée, avait été approuvée par les prêtres.
Plus amoureux que jamais, ils se lançaient de longs regards enfiévrés. Le soir venu, Minel dévisageait son futur époux avec une telle émotion, que nous nous sentions un peu embarrassés.
Ils avaient besoin tous deux de passer du temps ensemble, avec des petits moments rien qu’à eux. Il en était de même pour Zilmis et moi-même, bien sûr.
Il fut donc décidé d’un commun accord que Zilmis et moi occuperions la maison délabrée qui jouxtait la nôtre. C’était un édifice fort beau, mais qui prenait l’eau par endroits. Il y avait pas mal de travail pour la rendre habitable.
Pour commencer, il fallait la vider de toutes sortes de choses qui avaient été laissées là par les anciens occupants. Elle contenait à peu près tout ce qui est imaginable. Qu’il s’agisse de vaisselle, d’habits élimés et moisis, de livres racornis, d’antiquités ou de jouets poussiéreux.
Amoni et Minel vinrent bien sûr nous prêter main forte, avec Erazel. C’était une joyeuse mission qui se préparait. Nous avions en effet prévu d’accueillir une invitée précieuse entre toutes qui nous rejoindrait bientôt.
Il s’agissait de Limmel, la jeune sœur de Zilmis. Je le connaissais peu, mais je devinais une alien un peu timide, d’une nature douce et bienveillante. Sous sa nature introvertie, je devinais une personnalité d’une grande noblesse, qui savait déployer un très grand courage, une merveilleuse intelligence.
Minel était aussi impatiente que nous. Limmel lui avait fait une excellente impression.
- Je très hâte savoir mieux connaître nouvelle sœur ! exposa-t-elle avec une joie intense.
- C’est tout naturel, répondit Erazel, qui avait apporté là un empilement de malles considérable. Pour qu’elle se sente bien, il va falloir lui réserver une chambre douillette. Sans vouloir vous offenser, ce lieu est digne du palais de l’abandon, exposa notre vénérable ancienne en ouvrant un vaisselier branlant empli d’assiettes poussiéreuses, de tasses, et d’appareils vétustes.
- Vous ne nous offensez pas, répondit Amoni. Cette maison était abandonnée. Les anciens occupants s’en sont allés dans la dimension suivante. Les anciens nous ont proposé de nous l’offrir, quand notre demeure a été déplacée dans ce jardin. Ils ont dit que nous en ferions bon usage.
- C’est bien certain, assura Erazel. Il existe juste cette porte, à considérer avec beaucoup de précautions. Elle mène dans la partie instable de cette maison.Vous en êtes les responsables à présent. Faites-moi signe quand vous voudrez l’explorer. Si ce lieu pose problème, les anciens seront heureux de le disposer autrement. Par exemple une sorte d’arcade près de votre jardin.
Je fixais la porte étrange, celle qui ressortait des kilomètres plus loin, dans un vaste palais près de la région des montagnes. Ce lieu recelait bien des mystères, celui du temps et de l’espace, notamment. Un alien jeune pouvait s’y perdre. C’était la seule porte possédant une clé. J’en avais encore très peu vu, car sur mon monde, les serrures sont peu répandues. Il ne viendrait à personne l’idée d’entrer dans une maison sans y avoir été invité. Tout intrus éventuel serait aussitôt repéré, par ses pensées.
Songeant aux enfants, Amoni verrouilla la porte, prit la clé, et la rangea dans un tiroir. Puis, nous n’y avons plus pensé.
Chacun de nous s’affaira. Je découvris un lot de cartes stellaires fort anciennes. Il me fallut du temps pour les dépoussiérer. Zilmis les prit et les rangea dans une caisse destinée aux objets que nous garderions.
Le plus long, fut la vaisselle. Malgré son aisance pour maîtriser l’antigravité, Amoni dut déployer des trésors de minutie pour épousseter verres et assiettes. Je m’occupais des plantes en pot, dont peu avaient survécu. Il resta bientôt la table et les chaises massives.
Erazel fit léviter le mobilier par les fenêtres.
Nous avions déblayé le séjour en un temps record.
- Cette cuisine a besoin de soins, soupira un Zilmis peu enthousiaste, en avisant le sol et les murs moisis.
- Je sais, mes enfants, lança Erazel, mais vous pourrez en faire un fort joli lieu. Nous allons commencer par les chambres, pour vous et votre invitée.
Avec Zilmis, nous avons découvert une chambre à l’étage, avec un balcon en bois ombragé, donnant sur l’arrière de la maison. Elle nous plut tout de suite. On percevait en contrebas le fond du jardin et le début de la forêt. Une plaisante odeur d’humus, de fougères, monta à notre niveau.
Cela était bienvenu, car le plafond était endommagé en plusieurs endroits. Erazel monta au deuxième étage, le grenier, pour y disposer des seaux avec une belle efficacité. Puis, elle redescendit.
- Je ferai mieux la prochaine fois, nous promit-elle. Il me faut un peu de temps pour ressentir cette maison, et savoir comment la réparer au mieux. La toiture comporte une dizaine de fuites, mais rien de trop grave.
Notre si sage ancienne installa des étais de bois pour renforcer le plafond. Ensuite, elle nous fit un sourire.
- Vous pouvez commencer, nous dit-elle. Il n’y a plus de danger. Je vais voir les autres pièces.
Une vingtaine d’étais de bois plus tard, Erazel revint. Elle semblait enchantée.
- Voici un très beau lieu, un endroit original et chaleureux une fois qu’il aura pu être restauré. J’ai consolidé beaucoup de poutres. La charpente a reçu plusieurs madriers aux bons endroits.
Zilmis et moi-même nous sommes regardés un peu alarmés. Certaines portes étaient déformées, et entourées de fissures importantes. Sur votre monde, un tel édifice aurait eu peu de chances de pouvoir être rénové. Nous avons circulé entre les étais tant bien que mal, pour vider la pièce de tout son contenu. Erazel nous invita à tout lancer par la fenêtre.
- Allez-y, nous dit-elle, en étendant les bras.
C’était plutôt amusant. Zilmis et moi-même avons lancé même les objets les plus fragiles, comme les lampes, et Erazel les réceptionna impeccablement, pour les ranger dans des malles et des caisses rembourrées.
- Minel adore les lampes anciennes, précisais-je à notre ancienne qui riait de bonheur.
- Cela n’a pas été oublié. Elle aura de quoi s’occuper, lança Erazel d’une voix guillerette.
Il nous fallut ensuite sortir le matelas moisi, puis le lit branlant par la fenêtre. Erazel les reçut, puis fit agit son fluide pour démonter le lit en bois qui avait connu des jours meilleurs.
Un peu vacillants, nous nous sommes retrouvés au salon. Amoni et Minel avaient déployé des efforts impressionnants pour nettoyer les fauteuils, le sol, les murs, et même le plafond.
Chacun prit une petite collation et un peu de repos.
- Quel travail merveilleux ! lançais-je à mon ami, bien content de voir la pièce à peu près dégagée.
- Vous avez tous déployé de grands efforts. Les objets trop abîmés seront envoyés au centre de restauration, et ceux inutilisables partiront vers le convertisseur delta. Il y avait beaucoup de métal rouillé dans la cave. Ils seront bien contents d’une telle récolte ! s’amusa Erazel.
- Quoi vous li faire mobilier ancien moisi ? s’enquit Minel.
- Il sera nettoyé et revernis. Vous pourrez en récupérer une partie si vous le désirez. Autrement, il pourra être offert à des familles. Ici, tout est réutilisé, expliqua Erazel, les yeux brillants.
- Et les livres ? demanda un Amoni un peu nerveux.
- Ils sont à vous si vous le souhaitez, évidemment. Les exemplaires moisis devront aussi être nettoyés. Ensuite, vous pourrez garder ceux qui vous intéressent.
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Texte partagé par les Les Nouvelles Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre