Message d’Ulphéniel (suite et fin)
Peu après, nous sortons du grand hangar de maintenance. Je suis un peu éblouie par la lumière. On voit des files de techniciens charger des petits cargos avec des caisses de marchandises imposantes. Ils sont très menus, et pourtant, leur esprit leur permet d’accomplir ce travail éreintant avec facilité.
Chaque ouvrier ou technicien appose son nom sur l’appareil qu’il a conçu ou réparé. Même si c’est un enfant. C’est très important de reconnaître le talent de chacun, explique Ulphéniel. Il existe trois autres centres planétaires comme celui-ci, et bien d’autres dans l’espace, pour prendre soin des différents vols spatiaux.
Nous parvenons à une vaste esplanade assez exceptionnelle. Le hangar surplombe la cité. Un balcon donne sur un grand boulevard formé d’une architecture raffinée, avec de petits édifices harmonieux, dont certains semblent en nacre, en marbre ou en grès rose. Il existe une quantité infinie de balcons chargés de verdure. C’est un spectacle bien agréable.
On aperçoit des files de petits transports qui circulent de manière paisible. Des Vénusiens ravis marchent sur les côtés des routes, entrant dans de jolies boutiques d’artisanat, ou se promenant dans des parcs, des musées.
Je suis d’ailleurs presque choquée en constatant combien chacun prend son temps pour marcher. Alors que chez nous, tout le monde court dans tous les sens, ici, les gens semblent tous avoir du temps devant eux pour apprécier la vie. D’ailleurs, quel que soit l’endroit où je regarde, je ressens cette paix absolue habiter tous ceux qui nous entourent.
C’est un lieu de vie, de nature, empli de petits animaux. On n’entend nul bruit, à part les sifflements légers des engins, presque agréables, les chants des oiseaux. Les habitants qui circulent près des boutiques peuvent parler facilement.
Nous entrons dans un parc avec une petite mare. Je suis stupéfaite du nombre de petits lézards colorés qui circulent au sol, des grenouilles et même des poissons qui nagent dans l’eau limpide. Des fleurs d’une taille prodigieuse bordent chaque cascade ou petit cours d’eau. On a agi avec un réel talent pour marier chaque buisson, chaque arbuste à la perfection, tout en donnant l’impression d’une luxuriance innée.
Nous prenons place sur l’herbe, avec au loin un superbe panorama de parcelles agricoles colorées.
Les nôtres savons nous effacer devant le talent de la nature pour faire éclore la vie d’elle-même. Et accepter de nous placer en retrait au moment opportun. Ici, la société n’est pas régie par le désir de compétition, de briller plus que son voisin, mais par le désir d’aimer, de comprendre toute chose dans sa perfection. Les agriculteurs tissent les lacis végétaux les plus parfaits, pour que les plantes se sentent bien, que les paysages soient les plus beaux.
Cela donne aussi des récoltes exceptionnelles, c’est le sommet en matière culinaire.
À leur tour, les techniciens experts en réfection de véhicules vont réaliser les esquifs les plus sécurisants, les plus silencieux pour que les habitants puissent circuler à leur aise. La plupart des habitants n’ont pas de véhicules personnels, car ils peuvent emprunter les transports mis à disposition de tous. Tout est offert sur notre monde et le talent de chacun est apprécié comme il convient. Les spécialistes en appareils ménagers vont élaborer les objets les plus beaux, ils y mettent tout leur cœur. Ils prennent leur temps pour élaborer ce qu’il existe de plus beau. Chacun d’entre nous a en lui ce désir de perfection et cela rejaillit sur la communauté entière. Nous sommes conscients de faire partie de bien plus que notre petit univers personnel. Nous sommes heureux que sur votre monde beaucoup de Terriens aient au cœur ce désir de perfection. Ils sont réellement soucieux des autres, de bien faire, de bien agir au delà de leur sphère personnelle ou familiale.
Autour de nous, différents groupes de Vénusiens sont assis, avec des enfants qui courent joyeusement. Tout semble simple, paisible, aimant. On ressent une belle harmonie jaillir d’eux.
Je suis un peu intimidée, car il existe une vingtaine de personnes. Chacun d’entre eux s’avance et parle, avec un mot gentil pour notre monde.
- Nous vous envoyons toutes nos pensées de soutien. Nous aimons votre monde et vos habitants, assure un homme avenant.
- Vous étiez comme nous autrefois, vous avez à cœur de changer. Vous pouvez beaucoup pour votre planète et ses enfants du futur, reprend une femme brune.
- Votre monde a mis en lumière bien des tracas, beaucoup de ce qui était caché autrefois est connu à présent. Il en est fait ainsi pour que les vicissitudes puissent être comprises et qu’elles cessent, assure une femme aux cheveux blonds presque blancs.
- Le véritable pouvoir d’un monde est celui de l’amour, il perdure, car il ne redoute pas d’exposer l’intégralité de la vérité aux habitants. Il est parfaitement transparent, bon et honnête. Nos représentants sont ainsi, et c’est pourquoi nous les aimons, assure un homme paisible.
Je suis un peu triste, car cela arrive à sa fin, je sens le lien s’étirer peu à peu. Ulphéniel me sourit et m’étreint.
- Nous reviendrons, expose-t-il. Nous sommes très heureux de pouvoir communier avec votre monde. Beaucoup des vôtres nous visitent sous forme d’esprits, mais ne s’en souviennent pas forcément à leur réveil. Nous sommes à vos côtés, nous vous considérons comme nos frères et sœurs.
Il s’ensuit une longue ovation, tous les Vénusiens font de grands signes de la main. La scène de verdure rafraîchissante s’éloigne peu à peu, et je ne vois plus qu’une lumière éclatante.
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Texte partagé par les Les Nouvelles Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre