Message du Professeur Zolmirel
Nous somme revenus par des sentiers bordés de plantes émeraude. Xalol s’extasia à la vue de petits animaux semblables à des écureuils, mais tout blancs. Il surprit une petite grenouille lumineuse rose vif.
Les arbres étaient entourés de minuscules créatures dorées, des formes de vie énergétiques. Nous avons surpris des animaux des bois, une petite famille de cervidés, avec deux jeunes cabris timides au pelage brun doré. Xalol ouvrit des yeux éblouis. Pour lui, c’était la première fois.
Il me désigna ce que j’avais craint le plus. Un fauve tacheté majestueux faisait la sieste sous un arbre. L’animal énorme ressemblait un peu à un lynx, mais avec un pelage gris blanc, pour se confondre avec les troncs.
Nous sommes passés en nous efforçant de ne faire aucun bruit. Cependant, le chat sauvage immense dut sentir notre approche. Je perçus sa présence derrière nous et étendis la main en un geste vif, prêt à projeter mon fluide.
Le fauve ne semblait pas hostile, du moins pour l’instant. Il hésitait. Il marcha vers nous lentement, nous fixant simplement d’un œil intrigué
- Crois-tu qu’il veuille goûter nos champignons ? demande le petit Xalol avec candeur.
- Non, je ne pense pas, répondis-je.
Il se passa quelque chose d’étrange. J’étais sur le point de projeter un mur invisible, pour que l’animal ne s’approche pas plus, mais il croisa le regard de Xalol et se figea. Il inclina la tête d’étrange manière, s’asseyant pour dévisager le petit être d’un air surpris.
- Alius ki nimehet, exposa le petit Kolal avec bonté.
Il demeura figé lui aussi. Un peu abasourdi, je saisis sa main et le tirais en arrière.
- Viens mon enfant, nous devons partir.
Xalol se retourna plusieurs fois, faisant des signes de la main au fauve redoutable qui demeura figé sur place.
J’étais soucieux de mettre une distance importante entre cet animal et ce petit si surprenant.
Un peu plus loin, je le questionnais.
- Mais qu’as-tu donc bien pu dire à ce fauve ? !!
- Il est très seul, fit gravement l’enfant. Je lui ai dit de ne pas nous attaquer et que nous pourrions ainsi être amis.
Ne voyant que de la sincérité en ses yeux, j’entrais avec soulagement en notre séjour. Le fait de retrouver notre intérieur douillet me rassura pleinement. Un Amoni reposé buvait une infusion en feuilletant un volume épais. Minel préparait des remèdes, aidée de Zilmis. Une odeur prometteuse montait de la cuisine.
- Comment s’est passée votre promenade ? s’enquit Amoni. Voici une fameuse récolte ! fit-il en regardant le panier de son neveu et en l’embrassant.
- C’était mieux que bien, assurais-je. Xalol est un vaillant petit explorateur !
Nous sommes passés en cuisine, et Amoni me lança un regard pénétrant. Nous avons échangé par l’esprit.
- Que s’est-il vraiment passé ?
- Xalol a voulu avoir une conversation psychique avec moi, il est très attiré par l’espace, répondis-je et il est…
- … très précoce ? s’enquit Amoni.
- Encore plus que cela. Le mot pour qualifier son intelligence n’existe sans doute pas encore. Je me demande même s’il ne s’agit pas d’un prescient…
- Oui, je le pense aussi. Cela fait très peur à sa mère. C’est pourquoi, elle m’a demandé ce long examen. Xalol m’a assailli de questions sur l’espace. Sa curiosité est assez grande pour le voyage stellaire. Ses parents redoutent qu’il soit choisi. Ils aimeraient le voir cultivateur comme eux.
- Il s’intéresse aux plantes, mais sa soif de découvertes concernant les planètes est bien plus élevée. Il désire aller dans l’espace…
- Oui, il m’a aussi avoué cela, fit Amoni. J’ai prié Nerti et Zilner de ne pas trop l’influencer. Mais on ne peut pas leur en vouloir. Et puis, le grand institut abrite un long courrier en phase de réfection… Cela fait forcément rêver un enfant, exposa-t-il en souriant.
Je m’absorbais en cuisine, un peu soulagé, tandis qu’Amoni soignait les yeux sensibles de Xalol.
Notre repas fut bien joyeux, le petit alien décrivit les animaux que nous avions croisé. Il se régala d’une mousseline de champignons frais aux aromates. Il devait encore manger des plats très liquides. Zilmis et moi-même avions confectionné une tarte avec des courges, ainsi que de la mousse aux notes fraîches. Tout se révéla excellent.
Xalol semblait aller aussi bien que faire se peut, mais commençait à trembler sur ses longues jambes grêles. Cela était normal. Il s’installa dans le fauteuil, puis en vint à s’assoupir.
- La croissance est assez éprouvante, elle le fatigue beaucoup. D’ici quelques temps, il sera plus résistant, assura Amoni.
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Texte partagé par Les Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre
