Message du Professeur Zolmirel
Mes chers amis, je vous salue bien en ce jour radieux. C’est une joie pour notre monde, de communier avec ceux de votre espèce. Il est tant d’esprits brillants parmi vous, tant d’êtres humains qui ont su porter leur regard loin au delà.
Nous vous félicitons, pour cette quête de la connaissance vraie, au delà de tout ce qui retient, de tout ce qui peut freiner ou fâcher parfois. Il est difficile de penser en une nouvelle direction. Beaucoup d’universités enseignent du prêt à penser, et cela est dommage.
Il en était ainsi autrefois, sur notre monde originel, c’est pourquoi, nous voulons vous pousser dans la bonne direction, pour que votre navire vogue bien droit.
Mon monde avait connu une accélération vibratoire exceptionnelle. Il était à présent fréquent de croiser de nouvelles formes de vie, semi éthériques. Certaines prenaient l’allure d’animalcules lumineux, d’autres de plantes qui généraient leur propre lumière. Cela générait une douce clarté lorsque venait la nuit.
Le sage Amoni et moi-même, étions très curieux de tester leurs propriétés médicinales. Nous avons ramassé quelques feuilles sèches et récolté des sommités fleuries. Elles étaient similaires à leurs formes matérielles, mais leurs propriétés étaient plus puissantes. Elles semblaient ainsi s’étendre jusqu’au domaine de l’âme. Certaines, utilisées pour aider les plus jeunes à s’endormir, leur procuraient un sentiment de douce quiétude.
Laissant ses jeux d’enfant, le petit Xalol nous fixa avec curiosité. Il nous aida de ses petites mains, pour trier des sommités, les ranger dans des bocaux, et même écrire les étiquettes. Amoni l’aida à former des lettres hésitantes. Il nous fixa ensuite, le regard débordant de fierté.
Il avait encore grandi, à une vitesse absolument renversante. Amoni et moi avons échangé un regard quelque peu alarmé. Xalol était d’une maigreur assez impressionnante. Comme tous les jeunes enfants, il avait du mal à avaler, il souffrait certainement d’obstruction.
- Nous devons aller au centre de soins, exposa Amoni à un Xalol assez chagrin, qui avait régurgité un breuvage.
- Je suis vraiment honteux, fit le petit alien assis devant un vase.
- Tu n’as pas à t’en faire, assura Amoni. C’est une chose assez fréquente. Nous avons tous vécu cela.
D’un air serein, Amoni alla vider le vase dans un bac de maturation d’engrais. Il le nettoya, et aida Xalol à se redresser. Très faible, le petit alien tenait à peine sur ses jambes. Il tremblait de faiblesse.
Minel fit agir son fluide pour l’aider à monter dans le vaisseau et il éclata de rire, retrouvant un peu de gaieté.
Il fut convenu d’un commun accord, qu’Amoni et moi-même irions accompagner Xalol au centre de soins. Là-bas, nous attendrait Erazel.
Bien sûr, les parents du petit alien avaient souhaité se déplacer, mais Amoni les en avait dissuadés. Xalol ne courait aucun danger, et il était souhaitable qu’il voie ses parents à son réveil. En alien patient, Amoni m’avait exposé combien la gestion de parents anxieux pouvait compliquer et retarder les soins à effectuer sur un enfant.
Je déclenchais l’éjection du vaisseau, avec autant de douceur que possible. Un Xalol au teint verdâtre peinait à respirer. Amoni lui prodiguait son fluide durant cet instant pénible. Je perçus toute sa détresse.
Les miens ne souffraient guère d’obstructions durant l’enfance, mais les Kolals en avaient fréquemment. Ils abritaient des cristaux digestifs à la maturation imparfaite lorsqu’ils étaient jeunes. Au lieu de les régurgiter régulièrement comme les adultes, leur organisme n’y parvenait pas encore. Leur digestion se bloquait alors subitement, et ils ne pouvaient ensuite plus rien avaler
Au bout d’un temps qui parut interminable au petit Xalol, le centre de soins situé au ras d’un piton rocheux fut en vue. Il s’agissait d’un splendide édifice en forme de coquillage arrondi, de couleur sable. Une végétation variée l’entourait.
Une guérisseuse en chef, une Kolal, se dirigea immédiatement vers notre groupe et nous salua gentiment.
- Tout ira bien, dit-elle au petit Xalol. Tu vas recevoir du gaz soporifique et d’ici vingt minutes, il n’y paraîtra plus.
- Qu’allez-vous me faire ? demanda le petit alien en hoquetant de douleur.
- Nous allons extraire tous les cristaux par ta gorge, ce sera indolore.
Amoni embrassa son neveu, et je fis de même.
- Tu es un grand explorateur, et les explorateurs affrontent courageusement l’inconnu, dis-je pour lui donner confiance.
La souffrance était telle que Xalol crispait ses mains sur le lit pour la repousser.
- Il est temps d’y aller, émit la guérisseuse avec douceur.
Chacun de nous acquiesça, incapable d’en supporter davantage. Il est souvent plus ardu de voir un petit si attachant souffrir que d’affronter la souffrance soi-même.
Le petit Xalol fut emporté vers une salle de sommeil et un soigneur plaça un masque anesthésiant sur son visage. Le fait de l’endormir allait détendre son corps, et le passage en sa gorge serait plus large pour extraire les pierres.
Amoni se laissa tomber sur un siège, blanc comme un linge. J’avais imaginé un court instant qu’il pourrait se charger des soins, mais je comprenais maintenant qu’il puisse en être incapable.
- Venez donc avec moi, fit un soigneur âgé. Je vous en prie, installez-vous donc dans ce salon. Je vais vous apporter une petite collation.
Il nous servit un élixir fruité revigorant. Cela nous fit le plus grand bien. Chacun d’entre nous ayant été en proie à une tension nerveuse extrême. Amoni avait lui-même souffert d’obstructions dans son enfance, il en gardait un souvenir très pénible.
- Votre petit ne souffre plus, fit le soigneur. Tranquillisez-vous. Il est en bonne voie. Le fluide digestif des jeunes est impropre à digérer suffisamment bien, et à former des sphères de cristal. La conséquence sont les obstructions. Vous avez bien fait de venir rapidement. Les experts vont fragmenter l’obstruction. Ensuite, ils pourront extraire toutes les pierres par sa gorge et soigner son intérieur. Nous utilisons du plasma assez épais et de la gelée d’algues blanches. Il n’y paraîtra plus, cette opération est indolore pour un enfant.
- Merci beaucoup de vous occuper de lui, exposa Amoni, inhabituellement ému.
- Il est tout à fait normal qu’il en soit ainsi. Nous employons un faisceau tracteur assez fin pour attirer les pierres. Cela ne cause nulle souffrance aux jeunes enfants, exposa le sage alien.
Amoni parut pleinement rassuré. Il est vrai que les soins avaient bien changé.
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Texte partagé par Les Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre

