Message du Professeur Zolmirel

Bonjour à tous, chers amis ! Je suis très heureux de vous retrouver, pour vous parler de notre périple. La suite en était bienheureuse.

Notre mission de prélèvement avait été un succès. Amoni avait mandé un soigneur pour s’occuper de l’animal blessé que nous avions découvert. Il se remettait lentement de sa blessure.

Nous étions de retour dans la zone de maintenance dédiée aux navires sur l’astéroïde Dersima. Il s’agissait de hautes bâtisses métalliques, avec de grandes colonnes majestueuses, et en dessous, un berceau de lumière accueillant. Les anciens avaient conçu chaque aire de réfection sur mesure, pour les navires les plus courants. Ils avaient agrémenté ce lieu un peu froid de décorations florales et végétales, intégrées dans le métal.

Zilmis et moi-même n’en finissions pas de nous extasier. Il nous avait été permis de visiter ce lieu, en compagnie de notre guide Kalahar, un alien de bonne compagnie. Nous pouvions uniquement déambuler sur les balcons supérieurs, réservés aux visiteurs.

De ce point de vue, toute la zone de maintenance dans son ensemble nous apparaissait. Dans l’aile où nous nous trouvions,, nous avions un point de vue très élevé sur une trentaine d’esquifs en cours de réfection. Le « balcon » faisait environ 100 mètres de haut. Il nous arrivait de frémir quand une grue automatisée passait près de nous dans un sifflement. Il était au plafond de grand rails où les techniciens pouvaient appeler un engin pour remplacer des parements, par exemple.

Bien sûr, le navire qui focalisait notre attention était celui de nos amis, le Yogotsima. Il nous avait portés jusqu’ici tant bien que mal, et attendait de renaître, lui aussi.

Sous nos pieds, des techniciens aliens et humanoïdes s’affairaient. Il existait aussi d’immenses lézards, qui leur prêtaient main forte. Certains anciens étaient présents, pour les opérations de levage, par exemple, assez spectaculaires.

Nous avons passé beaucoup de temps à contempler les navires argentés, dorés, ou décorés de couleurs vives. Le Yogotsima était abrité dans une aire de remisage assez éloignée. Pour le moment, nous ne pouvions approcher, par mesure de sécurité. La pâte thermale du navire allait devoir être régénérée. Le réacteur avait été retiré, il s’agissait d’une opération délicate.

Seuls les prêtres pour commencer, pourraient approcher le navire, afin de le bénir, lui et l’équipage.

Nous sommes donc retournés en nos appartements.

Avec sa gentillesse absolue, Kalahar avait réussi à obtenir un aperçu des travaux, qu’il nous projeta.

C’était très impressionnant. Le navire avait été intégralement démonté, pour ne laisser apparaître que la structure porteuse en métal, et la machinerie. Tous les parements, toutes les cloisons avaient été retirées, ainsi que la zone environnementale et la proue.

Il manquait une bonne partie de ce navire, je l’ai dit déjà. Aussi, durant des jours, les experts devaient répliquer à l’identique la structure porteuse de navire, sur une distance d’environ 600 mètres. C’était un travail prodigieux. Cela devait en principe durer des semaines, mais les êtres de lumière vinrent apporter leur aide.

L’accéléré nous offrit un aperçu plaisant de la reconstruction. Le métal se mit à pousser comme l’aurait fait une plante. Il s’enroula docilement autour des rails de soutènement, prenant des formes arrondies alvéolaires parfaites. Ensuite, la zone environnementale fut téléportée au cœur du bâtiment, avec son cristal régénéré. Les êtres de lumière repositionnèrent toutes les cloisons, puis les parements millénaires de cuivre amélioré. Vint la proue, qui avait été intégralement restaurée. De même, toutes les antennes parfaitement rénovées furent réinstallées.

Chacun de nous en versa des larmes de joie. Le navire faisait environ 800 mètres de long maintenant. Cet incroyable travail avait duré à peine quelques jours !

  • Monterez-vous à bord avec nous, mes amis ? demanda une voix joyeuse.

Orel et Dorian se tenaient derrière nous, ils s’amusèrent de notre stupeur. Ce furent de joyeuses retrouvailles.

  • Ce sont vous les auteurs de pareil achèvement ? demandais-je.
  • Oui, en partie seulement, exposa humblement Dorian. Ce fut un plaisir.
  • Comment donc pouvez-vous accomplir pareil miracle sur un bâtiment aussi grand ? s’étonna Zilmis.
  • Il est aisé pour nous de canaliser certaines énergies pour les amener à se poser exactement là où elles sont nécessaires. C’est l’amour de cette famille pour son vaisseau qui a permis cela, en premier. Nous ne sommes que des exécutants. Lorsque la volonté agissante d’un être est au cœur de sa pensée, il est possible de faire advenir de nouvelles fins inattendues.
  • Vous, vous êtes attendus, émit Orel avec bonté.

Chacun de nous s’en étonna, il était peu commun que des visiteurs soient autorisés à assister à la cérémonie de renaissance d’un navire, mais le capitaine et sa famille tenaient à nous faire cet honneur spécial.

Nous avons enfilé en hâte nos plus beaux habits et sommes descendus vers les quais, en compagnie de Kalahar.

Ils étaient tous là, le capitaine, son épouse et son second, ainsi que les quatre petits clones. Nus avons échangé des regards émus, puis, les prêtres nous invitèrent à nous asseoir face au vaisseau majestueux. Le cuivre en avait été admirablement poli, révélant toute la beauté du navire. Il s’agissait maintenant d’un long courrier.

L’un des prêtres récita des formules millénaires, puis, les jeunes religieux qui les accompagnaient entamèrent un chant joyeux. La bénédiction commença. Le navire fut aspergé d’eau, de parfum et les prêtres s’avancèrent exactement face à la proue immense. Le vaisseau culminait à environ 60 mètres de haut. Un long chant allègre résonna dans le hangar.

« Yogotsima, je te bénis, continua le prêtre. Toi qui a porté des générations d’aliens vers les cieux, tu es un symbole d’accomplissement, de découverte et d’aventure pour nos amis denakhs ici présents. Nous te rendons ta moitié endommagée, pour que tu retrouves ton allure d’antan. »

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Texte partagé par Les Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre