Message du Professeur Zolmirel (suite)

Le jour se lève sur la belle Ellakhi. Nous sommes tous très heureux de revoir notre monde. Le grand centre d’accueil spatial pour les hors mondes est visible. Notre vaisseau décélère et accoste rapidement.

Nos adieux au capitaine et à sa famille sont très poignants. Chacun s’étreint. Même les enfants les plus farouches tendent leurs petites mains d’un air attristé. Erazel les embrasse tous.

Nous descendons du navire étincelant, qui a de quoi attirer le regard à présent.

  • C’est le Yogotsima ? demande un alien incrédule.
  • Impossible en aussi peu de temps, répond un lézard d’un ton catégorique. Il s’agissait d’une vieille casserole irrécupérable !

Notre petit groupe s’esquive en éclatant de rire.

  • À ce propos, demande Zilmis en se tournant vers Dorian. J’ai quelques marmites et poêlons qui ont eu de légers heurts. Pourriez-vous arranger cela ?
  • Avec plaisir, assure Dorian. Nous aimons à redonner aux objets toute leur allure. Vous êtes de si chers amis, que c’est un plaisir de vous satisfaire !

Nous passons par différents sas de décontamination. Puis, après les procédures standards, nous sommes autorisés à gagner des appartements confortables pour nous reposer.

Kalahar et Limmel, qui sont occupés à jouer à un jeu de société semblent très peinés de se quitter. Je surprends involontairement leur conversation.

  • Je n’ai jamais rencontré un alien comme vous, expose une Limmel émue à voix basse. J’espère que nous nous reverrons.
  • Je l’espère de même, assure Kalahar. À présent vous êtes une voyageuse de l’espace accomplie

Un peu surpris, mais éprouvant une joie fugace mêlée d’une vague crainte, je ressens subitement une émotion très puissante. C’est toute la douleur de Limmel qui jaillit alors en moi.

Très décontenancé, je regagne notre chambre, à Zilmis et moi-même. Plutôt embarrassé, je m’interroge. Dois-je avouer à Zilmis tout ceci ? Peut-être est-ce la fatigue du voyage qui a induit cette perception ?

Pourtant, quelques heures plus tard, quand nous revenons sur le tarmac, Limmel a les yeux luisants d’émoi, sa voix s’étrangle dans sa gorge. Elle baisse les yeux et salue gauchement notre guide Kalahar qui la contemple d’un air poignant.

Nous le saluons à notre tour, très émus.

  • Nous vous remercions, assure Erazel. Vous êtes un guide excellent. Ce sera pour nous un très bon souvenir que tout ce voyage à vos côtés !

Kalahar nous remercie de même, mais ne s’éloigne pas, un peu absent. Son teint est lilas, chose inhabituelle pour lui. Il reste figé sur place comme une statue.

  • En voici un qui n’est pas prêt d’oublier cette petite étoile, murmure Erazel d’un air malicieux à mon oreille.
  • Plaît-il ?
  • Il existe une convergence émotionnelle plutôt vive entre ces deux là, s’amusa Erazel par l’esprit. Vos sens m’ont l’air absolument excellents au passage.
  • Je ne sais que faire et ne comprends pas pourquoi Zilmis n’a point remarqué l’affliction de sa sœur, lui répondis-je sans détours.
  • Il l’a remarquée, mais n’en a soufflé mot, pour ne pas rendre cet instant plus pénible. Limmel est une alien très sensible. Il craint de la mettre dans l’embarras.
  • Que pouvons-nous faire ?
  • Rien pour l’instant. Certains fruits ont besoin d’un peu de temps pour mûrir. Quelque chose me dit qu’ils se reverront bientôt, exposa notre ancienne en riant.

Nous sommes remontés dans la belle nef pilotée par Erazel. Limmel s’épongeait les yeux. Une Minel attentive tendit un mouchoir à celle qu’elle considérait comme sa jeune sœur et l’étreignit. Zilmis serra sa petite main dans la sienne. Ensuite, en soigneur attentif, Amoni lui fit prendre un breuvage.

  • J’ai peur d’avoir contracté une étrange affection, soupira Limmel.
  • Rien d’alarmant, rassurez-vous, répondit Amoni.

La nef s’éleva aisément hors de son emplacement, puis, plongea vers l’atmosphère. À mesure que nous plongions, je ressentis une brûlure effroyable. Celle que l’on peut éprouver à la naissance d’un amour vrai.

Nous sommes revenus chez nous en soirée. Notre jolie demeure résonna de rires, malgré la souffrance de Limmel. Nous étions tous affectés par son état émotionnel. Par prévenance, percevant à son tour notre mal être, elle gagna sa chambre.

Nos conversations durèrent, tard dans la nuit, afin d’échafauder un plan pour que Kalahar puisse venir visiter inopinément notre village. Bien sûr, tout ceci était assez fantaisiste, mais il nous plut d’en parler pour envisager une fin heureuse.

En allant me coucher, j’en vins à m’apaiser. Amoni avait apporté un remède à Limmel qui dormait déjà.

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Texte partagé par Les Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre