Message du Professeur Zolmirel (suite)
Notre chant s’intensifia, notre courage raffermi à la vue de tout ceci. Nous sommes parvenus à l’entrée du village et un triste spectacle se révéla. Des maisons de pierre blanches et décrépites étaient entourées de débris. Une partie de la montagne s’était effondrée, menaçant de précipiter une portion du village vers un défilé situé plus bas.
Avec une bravoure incroyable, des habitants posaient des étais de fortune et des madriers sous les rocs instables. Surpris par notre chant, ils s’approchèrent timidement, quelques enfants en firent autant, bientôt rabroués par leurs parents.
Un alien voûté au visage intransigeant s’avança. Il arborait un teint brunâtre et des yeux verts.
- Que veut dire tout cela ?!! Qui êtes-vous donc ? demanda-t-il d’une voix abasourdie.
- Nous sommes venus pour vous apporter notre aide, lança un ancien d’un ton rayonnant. Nous avons perçu ici nombre de pensées de tristesse, de peine et de peur.
- Nous n’avons besoin d’aucune aide ! protesta-t-il. Depuis toujours, les Galmols des montagnes se débrouillent seuls !
- Votre peuple a faim, il souffre et plusieurs maisons risquent de s’écrouler dans ce précipice sous peu de temps. Vous avez aussi des blessés, fit remarquer une ancienne d’une voix ferme, mais bienveillante. Notre aide est désintéressée. Nous voulons juste devenir vos amis.
- Pourquoi le voudriez-vous ? s’étonna le chef.
- Parce que nous habitons la même planète, et que nous avons le moyen de soigner vos blessés, de stabiliser vos maisons. S’il vous plaît, acceptez cette aide. Vos villageois vous en seront reconnaissants.
Le chef parut assez désarçonné par ces propos, il nous fixa tous avec stupeur, puis avisa des habitants hagards, qui s’avançaient vers nous les uns après les autres.
- S’il vous plaît, fit une alien au visage implorant. Mon fils est blessé.
- Ton enfant va très bien, coupa un prêtre au visage sévère. Rentre chez toi !
Cette fois, il s’agissait d’un alien plus grand et mince, son visage trahissait une intense méchanceté, de même que sa voix, froide comme la pierre.
- Quant à vous, allez-vous en ! lança-t-il à notre groupe. Votre venue n’a pas été sollicitée ! Ce village se porte très bien et ses habitants sont en parfaite santé !
- Bien sûr que non, émit Erazel d’un ton imperturbable. Vos habitants ont besoin de soins. Depuis quand ce lieu n’a-t-il pas été nettoyé ? fit-elle en montrant un jardin empli de vieux tuyaux rouillés. Si cela est votre conception du bien être, alors je peine à imaginer à quoi ressemble votre salon de jardin !
Il y eut quelques rires dans notre groupe. Plusieurs prêtres austères s’avancèrent, débitant de sinistres imprécations en leur langue. Les anciens étendirent la main, et les prêtres s’étouffèrent. Ils se mirent à tousser subitement, en s’égosillant.
Je songeais que quelques chose entravait leur gorge et chacun poussa des cris de stupeur en voyant tomber des bestioles à leurs pieds. Certains exhalèrent de longs mille-pattes et d’autres, un certain nombre de vers de taille et de coloris variés.
Les habitants de montagnes, très superstitieux, poussèrent des cris d’effroi et récitèrent des prières. Ils reculèrent, s’écartant des prêtres et de leurs occupants avec défiance.
- Vous êtes impurs ! lança un Galmol des montagnes révolté. Vous nous avez menti ! Hors d’ici.
Il attrapa un bac empli d’épluchures en en bombarda les prêtres. Chacun l’imita, les prêtres peu à peu maculés de purée de fruits pourris. Ils tentèrent de protester, mais face à une attaque si féroce, ils durent s’enfuir au plus vite.
- Pardonnez cet accueil si peu honorable, exposa le chef de village. Si nous avions su que la pensée de ces prêtres était corrompue par ce qu’ils abritaient… Pour nous, les êtres malades abritant des parasites sont inaptes à entrer en religion ! Vous devez être des dieux pour accomplir pareil prodige !
J’étais déconcerté et abasourdi. Pour un alien en bonne santé, il est impossible d’abriter quelque parasite que ce soit, son fluide énergétique s’y oppose. Je songeais à quel point ce lieu devait être insalubre, et aussi, combien les habitants devaient manger fort peu à leur faim.
Tous les villageois, le chef y compris, s’agenouillèrent devant nous. Profondément gênés, les anciens les relevèrent, leur expliquant qu’ils n’étaient pas des dieux, mais juste venus pour les aider.
Nous avons suivi Erazel, déambulant dans les rues austères de ce lieu de pierre gris pâle, dont les maison en piteux état attestaient des affrontements récents. Certaines avaient perdu leurs piliers et tenaient encore au moyen d’étais de fortune. Erazel fit agir son fluide, reconstituant des colonnes, redressant des murs et stabilisant des façades entières en quelques gestes précis.
Ravis, les habitants nous remercièrent en s’inclinant. D’autres anciens distribuèrent des vivres à chaque famille.
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Texte partagé par les Les Nouvelles Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre