Message du Professeur Zolmirel (suite et fin)
Nous avons quitté le père de Zilmis, et son épouse vint lui parler. Leur discussion fut plutôt vive.
- Et voilà que tu chasses nos bienfaiteurs ! Vraiment tu devrais avoir honte de te conduire ainsi face à ton propre enfant ! le sermonna-t-elle.
Un peu plus tard, il nous fut donné d’assister, de loin, à la réunion avec le chef de village. Zilmis arborait un teint plus coloré et remercia Minel de son intervention.
- Quelle action éclatante ! émit Zilmis à l’attention de Minel.
- De rien, moi pas eu beaucoup efforts à fournir. Aliens aux pensées si rétrogrades envers femelles et androgynes méritent solide correction ! répliqua-t-elle. Alors cela me faire très plaisir d’être ici !
Chacun de nous éclata d’un rire discret. Puis, la discussion commença.
Un ancien un peu voûté à la voix profonde parla en premier.
- Honorables représentants du peuple des montagnes, je suis heureux d’être ici parmi vous aujourd’hui. Si nous avons offensé votre honneur et votre fierté, je m’en excuse ici au nom de tous.
- Nous avons été informés que d’importantes secousses sismiques se produiraient sous peu, et nous avions des craintes pour la solidité de votre montagne, exposa une experte.
Elle afficha une carte en trois dimensions, montrant l’intérieur de la montagne, et détailla l’existence d’eaux souterraines faisant pression sur des failles. Les cultivateurs présents hochèrent la tête, devisant entre eux à voix basse. Tout ceci parut les satisfaire pleinement.
- Nous souhaitions sécuriser ce lieu au plus vite et prendre soin des blessés, émit l’ancien. Rien de plus, rien de moins.
- C’est chose faite à présent, répondit le chef de village. Nous vous sommes redevables de votre action. Nous vous remercions d’avoir sauvé cette partie de la falaise. Bien que nous nous soyons mal conduits envers vous par le passé, vous avez fait preuve d’obstination et de courage pour nous venir en aide.
Les discussions se poursuivirent paisiblement. Ensuite, le chef demanda un vote, pour savoir si le village pouvait accepter la venue de vaisseaux agricoles neufs, et d’appareils ménagers, pour les familles qui le souhaiteraient. Cela suscita un vif courroux, mais plusieurs dizaines d’aliens aux mains usées par le travail l’acclamèrent.
Finalement, le vote eut lieu, en toute simplicité, au moyen de petits cartons que l’on glisse dans une boîte.
Un peu fatigués de tout ceci, nous nous sommes éclipsés. La jeune sœur de Zilmis, Limmel, nous rejoignit.
Nous nous sommes installés à l’ombre d’un arbre rabougri pour manger quelques fruits.
- Ta présence représente le soleil qui revient ! lança Limmel en fixant Zilmis. Tu es un exemple pour moi. Lorsque tu es parti, mes parents étaient fous de rage. Puis Zelkia et Nortina t’ont imité ! Il n’y avait plus que moi pour accomplir les tâches ménagères. Je devais en plus aller tout nettoyer dans cinq autres maisons. Mes journées ont été si difficiles !
- J’en suis très conscient, fit Zilmis. Nous pouvons t’accueillir pour un temps. Tu auras une vie bien plus heureuse avec nous.
- Tu seras un peu notre sœur aussi, assura Amoni. Nous sommes tous tombés d’accord là dessus.
- Très heureuse vie, avec grand jardin, assura Minel en souriant.
- Nous serons heureux de te connaître mieux, assurais-je, tout à fait ravi.
Ne trouvant rien à répondre, Limmel éclata en sanglots. D’un commun accord, nous lui avons conseillé d’attendre un peu pour annoncer cette nouvelle à ses parents.
Je songeais en souriant à leur réaction. Ils ne seraient guère ravis, mais cela précipiterait peut-être leur envie d’avoir un polisseur à vaisselle !
Une heure plus tard, la décision des villageois avait été prise. Ils acceptaient l’aide des grands anciens pour stabiliser la montagne et leur offrir des vaisseaux agricoles. Conscients de la pénurie alimentaire, ils souhaitaient l’enrayer. Ils étaient aussi d’accord pour les travaux d’irrigation, de restauration des maisons et l’amendement de tous les terres et jardins alentours. En revanche, l’arrivée d’appareils domestiques avait été rejetée à une faible majorité.
- Ceux qui veulent vivre avec tout le confort n’ont qu’à partir ! avait bougonné le père de Zilmis.
Le soir venu, ce fut chose faite. Une vingtaine de familles avait choisi de quitter cette région hostile pour s’établir dans les plaines. Ils redoutaient les secousses à venir, ils désiraient également une vie plus paisible. Une série de chariots à répulsion tirés par des brontors descendit lentement de la montagne.
- Ils étaient environ 200 voici quelques années, ils sont maintenant à peine 70, philosopha Erazel. Nous allons surveiller ce convoi, à distance bien sûr. Ce lieu est un pierrier, et un lézard pourrait se tordre une patte. Nous veillerons à ce qu’ils arrivent à bon port.
Nous avons aperçu la famille du petit alien blessé qui se remettait lentement. Chacun de nous émit des prières.
Nous sommes retournés en notre jolie demeure, pour la dernière nuit.
J’eus une pensée pour la famille d’aliens des montagnes qui l’habiterait bientôt avec émoi. Ces gens courageux avaient vécu si durement ! Tout ce qu’ils avaient vécu de rudesse et de privations pourrait emplir des encyclopédies entières.
Je songeais avec émoi à Limmel qui nous rejoindrait bientôt ! Il avait été convenu qu’elle arriverait d’ici environ une semaine. Cela nous laissait un peu de temps pour lui préparer une chambre douillette. Amoni avait été scandalisé par l’état de ses mains. Il lui avait offert un baume de soins avec sa bonté habituelle.
Je m’endormis sereinement en songeant à la venue prochaine de Limmel. Une joie très vive m’habita. Je ne sais pour quelle raison, mais je ressentais une profonde connivence nous relier déjà.
Soyez remerciés pour votre lecture attentive, ainsi que vos pensées bienveillantes. Je vous souhaite d’être ainsi réunis avec votre famille, chers amis de la Terre bleue.
Nous vous embrassons et vous aimons !
Vous pouvez reproduire ce texte et en donner copie aux conditions suivantes :
- qu’il ne soit pas coupé
- qu’il n’y ait aucune modification de contenu
- que vous fassiez référence à notre blog : unepetitelumierepourchacun.com
- POSER UN GESTE D'AMOUR -
Une contribution volontaire
aide véritablement à maintenir ce site ouvert
et ainsi vous devenez un Gardien Passeurs en action.
CLIQUEZ ICI POUR CONTRIBUER
Merci
Texte partagé par les Les Nouvelles Chroniques d'Arcturius - Au service de la Nouvelle Terre